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sábado, 12 de março de 2011

Rencontre temp’ ó ra 1 e r et 2 mars 2011, quelques réflexions

Rencontre temp’ ó ra 1 e r et 2 mars 2011, quelques réflexions


par François Rossé

La rencontre a été très positive entre compositeurs, musiciens interprètes, directeurs de production musicale de différents pays. Les questions abordées permettaient de faire un bon tour d’horizon des questions concernant la création, les débats étaient bien animés et les échanges établis avec une bonne franchise et néanmoins réelle convivialité.

Sur le plan des contenus, plusieurs points étaient abordés. On a pu retenir que, d’une
manière générale, les rapports avec les administrations culturelles impliquées dans le domaine de la création (Sacem, Gema, CDMC, éditions...etc) semblent être en grand décalage par rapport aux besoins de la création. On a même pu considérer que leurs axiomes avaient plutôt pour effet de freiner, que d’encourager la création active. Le fait de faire payer les droits par les entrepreneurs de concerts classiques impliquant des compositeurs non vivants pour les réinjecter auprès des vivants m’est apparu comme une évidence d’ordre moral en terme d’un minimum de solidarité entre les interprètes et les compositeurs plutôt que de faire payer les musiciens qui s’engagent avec foi, courage et risque artistique dans le patrimoine vivant. L’aspect de la diffusion, de l’élargissement des publics était aussi largement parcouru. J’avais soumis l’idée, que la notion de « musique contemporaine » soit réactualisée par rapport à l’image donnée durant le siècle précédent à partir d’une conscience de notre environnement actuel sur tous les plans mettant l’acte artistique dans sa dimension poétique en rapport de conscience avec les donnes politiques, sociales, et économiques très mouvantes actuellement. Il semble qu’on pouvait tout de même exiger d’un créateur d’être en liaison avec le « contemporain » de son environnement quelle que soit la réponse qu’il donnera par rapport à cela. Sur ce plan, il m’a semblé déceler parfois clairement un réel décalage assez significatif au niveau des attitudes qui avaient du mal parfois à se hisser au-delà de l’image de la musique contemporaine du siècle précédent sans en récupérer l’énergie des dinosaures de cette époque jurassique du siècle passé. Bien entendu les questions soulevées actuellement semblent reposer tout de même sur un élargissement conceptuel de la fonction d’un créateur, notamment élargissement de l’action de création à divers sites sociaux et géographiques. Si de telles considérations ne sont pas abordées, on risque rapidement la fixation sur une sorte d’esthétisme contemporain occidental hors des mouvements les plus dynamiques actuels. Le concert du soir pouvait en témoigner quelque peu notamment en première partie. Il est tout de même intéressant de noter que nous sommes à la même distance temporelle de Schoenberg que Schoenberg de Haydn !!!
Si le XXe siècle a pu saisir une bonne part de sa dynamique dans l’engagement vers de nouveaux espaces acoustiques et les prises de conscience d’autres cultures, les dernières décennies semblent quelque peu stagnantes et je crois volontiers que l’on ne dynamisera les choses que dans la remise en question des axiomes fondamentaux qui semblent définir la notion de « musique contemporaine ».
Hisser celle-ci au-delà des esthétismes pour s’intéresser plutôt aux choix d’attitudes dans l’homme maniant le son face au monde d’aujourd’hui. Cela exige certainement beaucoup de courage pour le compositeur d’aujourd’hui habitué à un certain fonctionnement de la « contemporaine » quelque peu trop stabilisé, même dans la misère au niveau de sa reconnaissance. L’interrogation est fondamentale à la mesure des bouleversements actuels sur les autres plans dans les rapports sociaux, c’est inévitable je crois. L’humain se distingue de l’animal essentiellement par le développement d’un contrat social fort et différencié. L’importance de la transmission, en corollaire à la suggestion précédente a été particulièrement soulignée d’autant plus qu’elle subit, en France, une totale condescendance de la part des administrations culturelles officielles aux comportements plutôt versaillais (commandes réduites pour ce qui est stupidement nommé « pièces pédagogiques », impossibilité d’accès au CDMC, difficulté d’édition, de reprises...). Les modes d’action musicale en tant qu’outil de création semblent devoir intégrer aussi la pratique orale et improvisée en bonne complémentarité avec l’écriture, à la fois à l’instar de notre propre tradition occidentale historique et en liaison avec l’importante dynamique liée aux confrontations culturelles imparables aujourd’hui (hormis les claustrophyles centralisés). Il y a 70 ans, cette ouverture visait ssentiellement le développement du traitement de l’espace acoustique par les moyens électroacoustiques puis informatiques, à présent ceci étant reconnu et largement intégré, cette ouverture s’adresse plutôt aux différents fonctionnements du musicien, notamment l’oralité, en intelligence avec la vie artistique et musicale en particulier, d’aujourd’hui. La notion de « recherche musicale » reste bien trop confinée exclusivement aux développements technologiques de recherche acoustique minimisant la recherche nécessaire pour concevoir une partition ou tout autre medium apte à s’adapter fonctionnellement aux divers sites de notre planète, à régler les hétérogénéités culturelles mises en rapport de manière oeuvrée...(1)

Une dichotomie était néanmoins clairement apparue entre le souci exprimé longuement,
durant les débats, d’encourager la présence d’un public plus large et la proposition du concert donné dans la soirée, en liaison (normalement) avec cette rencontre. Nous étions tout de même dans une situation « très classique » du concert de musique contemporaine et donc pas vraiment dans une formulation réellement inventive, mais pourquoi pas ( ?), tout en regrettant quelque peu que les dynamiques les plus actuelles n’aient pas eu un instant de présence en l’occurrence l’oralité (2) dont la concurrence certes, pourrait parfois inquiéter des écritures insuffisamment engagées, la réciproque étant vraie aussi. Tant qu’on en restera aux cases culturelles passées et dépassées « musiques contemporaines », « musiques improvisées », « musiques du monde » etc., et que l’on ne concevra pas pleinement la notion « d’attitude contemporaine » indépendamment des outils que sont l’écriture, les moyens informatiques et les différentes formes de l’oralité, les choses risquent de se dessécher de manière accélérée car il y a erreur dans l’axiome de base. C’est probablement au créateur d’engager ce challenge pas forcément simple mais essentiel.
Si le créateur est conduit à puiser dans ses ressources internes au moment de l’élaboration d’une oeuvre, et donc dans un important retour sur lui-même, une attitude trop exclusivement introvertie relève souvent d’une certaine surdité par rapport à son environnement et ne semble surtout à terme guère fertile. Les énergies se revalorisent dans les échanges et mutations et non dans la stagnation. Le créateur peut certes revendiquer le droit à cette introversion, restons républicains, mais dès lors il s’écarte du souci de réelle communication et ne devra donc pas s’étonner de n’être guère en rapport de sympathie avec les autres humains qui ne se sentent pas forcément concernés par ses questions restées internées dans sa préoccupation repliée sur elle-même. C’est probablement un travail de funambule que d’être à la fois puissamment soi-même et ouvert en générosité artistique vers les autres, et ceci sans démagogie ni consensus. Ceci relève donc plutôt d’une certaine forme d’éthique. L’homme reste-t-il néanmoins plus important que sa musique ? le contemporain d’aujourd’hui ? la fonction artistique ? l’homme ? Une ouverture en réflexions pour un futur débat peut-être ? Dans un monde actuel quasiment en révolution rapide, de telles questions ne m’apparaissent pas réellement déphasées... chacun y trouvera ses réponses à condition de se poser les questions quelque peu pertinentes... je ne sais si les Libyens sont en souci post-spectral, néanmoins, bien sûr, on ne peut certes exiger du compositeur d’être Libyen. Mais peut-être, notre écrivain de la musique qu’est normalement le compositeur peut-il tout de même être amené à poser ses pieds sur la glaise contemporaine de la planète d’accueil.

François Rossé

(1) La proposition réalisée en 1990 à l’Île de la Réunion devant réunir dans une même oeuvre les créoles non lecteurs, les jazzmans et les musiciens de culture occidentale exclusivement lecteurs posait puissamment la question de la conception d’une telle partition dans sa faisabilité avant de passer à la musique elle même. Si l’on ne conçoit pas cela comme étant de la recherche il faut fermer la boutique « musique contemporaine » je pense.

(2) sans développer outrancièrement la présence de l’oralité, sachant que le concert était déjà trop long, sous forme de pont assez court entre deux oeuvres occasionnellement par ex.

I ENCUENTRO INTERNACIONAL DE LA ASOCIACIÓN TEMP'ÓRA EN BURDEOS

Edición marzo 2011


9 de marzo de 2011, 10:52:52 p.m.

opinión

I ENCUENTRO INTERNACIONAL DE LA ASOCIACIÓN TEMP'ÓRA EN BURDEOS


Música contemporánea, año cero

Por J. Fdez. Guerra (jorgefernandezguerra.com)

06/03/2011.- Es difícil quitarse de la cabeza algunos tópicos cuando se visita Bordeaux (Burdeos), la ciudad francesa con nombre de vino (¿o es al revés?), el lugar acogedor elegido por Goya para residir en su exilio (una recoleta plaza lo recuerda con una emotiva estatua).

Los años pasan, el vino y la estatua continúan, pero otras cosas se suceden. Y una de las cosas que acaban de suceder allí se ha producido con tanta modestia que cuesta trabajo valorar la carga de futuro que encierra. Se trata de un Encuentro entre profesionales de la “música contemporánea” (sí, seguiremos llamándola así hasta que haya consenso sobre algo mejor), que ha reunido a gente de al menos nueve países y tres continentes a la llamada de una Asociación, temp’óra, que olfatea soluciones y salidas por la vía del retorno al diálogo. La proposición se formulaba así: “Este Encuentro tiene por objeto marcar un punto sobre la situación de la música contemporánea a nivel internacional y encontrar soluciones para mejorar la situación actual, más allá de las divisiones estéticas y las hegemonías”.

La fórmula ha resultado tan eficaz que si resulta prematuro considerarla un éxito, al menos tiene todos los aspectos de una renovación integral. Uno de los compositores asistentes definió, de hecho, esta reunión como “la primera vez en treinta años en que se reunían en Francia compositores para hablar”; y no sólo compositores, desde luego; también intérpretes y gestores, veteranos y estudiantes, profesores y alumnos. Lo cierto es que esta era la fórmula: hablar y escuchar. Y, sin duda, el estado sensible de la cuestión ha facilitado que esos debates, tantas veces ausentes de los torpes afanes por hacer de la vida musical contemporánea una carrera de galgos, hayan sido francamente fructíferos y sus conclusiones de tal calibre que podrían provocar un giro en la manera, algo atrofiada, de vivir la creación musical y su difusión.

Encuentro en Bordeaux

Se dieron cita en la ciudad atlántica, entre los días 1 y 2 de marzo, los compositores Yann Bigot, Jean-Marc Chouvel, Christophe Frionnet, Didier Marc Garin, François Rossé, Mathieu Shadowsky, Philippe Laval y Franck Yeznikian (Francia); Marcos Cámara de Castro (Brasil), Carsten Henning y Wolfgang Motz (Alemania); Nicolas Tzortzis (greco-francés); Lukaz Langlotz (Suiza); y por España quien esto firma y Daniel Sprintz (hispano-argentino), que acudía también como director del Nuevo Ensemble 20/21 de Badajoz. En el capítulo de intérpretes, se contaba con Jean-Louis Bergerard, director artístico del Ensemble Les Temps Modernes, de Lyon; Marie-Laure Franc, pianista y profesora (Francia), Pedro Bittencourt, saxofonista (Brasil); Ingrid Breitenfeld, flautista (Alemania); Alfonso Lozano López, saxofonista (España); Yoshiko Tominaga, pianista (Japón) y Marie-Bernardettte Charrier, saxofonista, profesora de su instrumento en el Conservatorio de Bordeaux y directora artística del Ensemble Proxima Centauri (también participante en la sesión final). Marie-Bernardettte Charrier aportó, además, a toda su clase de jóvenes saxofonistas que vienen de todas partes del mundo al tratarse de una de las clases más prestigiosas de Francia en el ámbito del saxofón contemporáneo. Concretamente, eran ocho jóvenes, cuatro chicas españolas, y otros tantos muchachos venidos de Chile, Argentina, Australia e Italia (¡bravo por nuestras jóvenes saxofonistas!). Y por el ámbito de la gestión, Martine Sabatier, representante de Auvergne cultural Agency “Le Transfo”; Sophie Schmid, representante de la Asociación Musiques Vivantes; Agnes Timmers, directora del festival Musiques Démesurées de Clermont Ferrand (Francia). En cuanto a la Asociación temp’óra, anfitriona del encuentro, se contaba con su director Didier Marc Garin, y Conchita Sanz, secretaria.

La conclusión de los Encuentros consistía en un concierto a cargo de tres grupos diferentes: Próxima Centauri (Francia), Unitedberlin (Alemania) y Nuevo Ensemble 20/21 (España). Se programaron obras de Nicolas Tzortzis (estreno mundial), Carsten Hennig (estreno mundial), Daniel Sprintz (estreno mundial), Franck Christoph Yeznikian (estreno mundial), Bernd Asmus, Christophe Havel, Thierry Alla, Didier Marc Garin, Elena Mendoza, Thomas Meadowcroft y Samir Odeh-Tamimi. Este concierto se repetirá el 9 de abril en Berlín, el 10 de abril en Dresden y el 9 de mayo en Badajoz.

Panorama desde el puente

La música contemporánea es un sector en el que participan muchos actores con intereses diversos, los más evidentes son los artísticos, pero hay otros con intereses económicos, y otros más que precisan resultados de imagen para justificar su aportación. En general es un sector parco en resultados económicos y precisa de una conducción hábil y sutil para que instituciones y gestores públicos justifiquen su inversión de recursos. Y cuando las cosas se ponen duras, lo más sencillo es arrojar al bebé con el agua de la bañera. Y si los artistas protestan les puede caer encima un comando de renegados que les vomitan que la culpa es de ellos: no generan ganancias, no gustan a esos públicos a los que previamente, y por mezquinos medios de extorsión dialéctica, se les ha hecho comprender que no les va a gustar. Y, a la postre, molestan porque son modestos, y eso es grave como parte de un territorio cultural (la música clásica) que se quiere selecto y preferentemente adinerado.

Y dicho y hecho, se les da una patada en el trasero y todo se arregla. La operación sería perfecta, de hecho, si no fuera porque algo rechina; la jugada es, en el fondo, tan facciosa y demagógica que termina por ensuciar la hoja de servicios del ejecutor y de quien se lo tolera. Pero para ser conscientes de ello hace falta el paso del tiempo y que la crisis que le ha servido de coartada amaine. Así que el afectado se arma de valor y, de pronto, descubre que se le abre la mente: es libre y esa es la luminosa condición que hace posible cualquier ámbito de creación. Y descubre que ha sido la excusa para que otros extraigan alguna ganancia que, aunque no muy grande, puede ser sensible; ya se trate de derechos de autor o reputaciones de gestión que permitan escalar mejores posiciones; a veces incluso comisiones económicas que no hacen fortunas pero que construyen un salario profesional. Eso sí, se trata de que el vértice de la cosa, el creador, no moleste y esté dispuesto al ostracismo a la primera de cambio. Son las cosas del liberalismo adaptado a la gestión de la cultura, de la atroz confusión ideológica que llama izquierda al oportunismo y a los lobbies e industrias culturales, al mundo del espectáculo sin distinciones ni matices.

Todas estas ideas son personales, no se hablaron en Bordeaux tal cual, pero refrescaron el arsenal de conceptos de quien esto firma en contacto con un grupo valiente que ha hecho uso del debate como única arma. Eran ideas que se leían en los rostros de muchos de los asistentes al centro cultural Le Rocher de Palmer (en la localidad de Cenan, contigua a Bordeaux) cuando se me pidió un informe respecto a la desaparición del CDMC y a la situación de otras actividades de la música contemporánea en España. De hecho, tal informe fue la triste estrella de la primera de las dos jornadas y el modelo máximo de agresión al sector de la música contemporánea en un país considerado modélico hasta hace poco, el nuestro. Los franceses no se suelen asustar de que una medida así haya sido amparada por un gobierno socialista, han visto de todo; pero sí se alarman (y mucho) si perciben una falta de reacción del sector concernido. Ahí sí leen un problema muy grave. Los políticos y los gestores que se les acercan son con tanta frecuencia botarates, que una larga vida democrática les ha curado de espanto. Pero que el sector concernido se conforme sí es, para ellos, señal muy grave de que algo sucede y de que tiene una capacidad de contagio mayor de lo que se cree.

Otros ejemplos lamentables, muy consistentes, venían del campo de los derechos de autor y de ese zorro que vigila el gallinero que es el espíritu de las entidades de gestión de derechos. Mathieu Shadowsky (http://centrebombe.free.fr/gigs_dates.html), un enérgico y valeroso músico que sufre desde Toulouse la mediocridad de los poderes locales, planteó una situación cuya lucidez no tiene más consecuencia que la radical: las entidades de defensa de los derechos (de autor y de interpretación) son definitivamente el principal obstáculo al nacimiento y desarrollo de la creación musical hoy (naturalmente, Shadowsky se limitó escrupulosamente a este ámbito y no quiso entrar en temas mayores, internet, canon y otras lindezas). Su narración de los problemas vividos cuando se propuso realizar un “remix” a partir de la música de Stockhausen (con autorización expresa del autor alemán) resultó muy ilustrativa; tanto como para justificar que Shadowsky se decidiera a crear una Fundación anti SACEM (la SACEM es la titular de gestión de derechos de autor en Francia); es decir, Shadowsy precisaba autorización del autor, Stockhausen (la tenía), de su entidad de gestión de derechos, la GEMA alemana, de cualquier editorial concernida, de la partitura o discográfica, y de los intérpretes que pudieran haber grabado esas mismas obras en su versión original, bien directamente o a través de las entidades de gestión de los intérpretes, y, por supuesto, no lo tenía, no lo podía tener. En suma el diálogo entre creadores era imposible, además de indeseable.

Propuestas y análisis

Ampliamente cubierto el capítulo de desgracias (con algún añadido más), el Encuentro se centró pronto en el análisis de soluciones.

Cualquier espectáculo intenta siempre ofrecer una exagerada sugestión para atraer al público, le está permitida cualquier mistificación. Al público se le dirá que siempre tiene razón, que se cuenta con él, se le engatusará con baratijas sociológicas (encuestas, merchandising, propuestas de asociación o amistad con el lugar o institución del espectáculo) y nadie se escandalizará porque el secreto se sepa al final, el fin justifica los medios. La música contemporánea, en general, ofrecerá una pobrísima imagen si finge lo que no es. Puede resultar cansada de escuchar si se acumulan las novedades musicales en una misma sesión, y no está hecha para que se descubra a cada momento una obra con posibilidades de perennidad, ni siquiera la alta calidad está garantizada.

Pero, la música contemporánea puede decir en su presentación pública: “soy de aquí y ahora, mis motivaciones son las mismas que afectan a tu propia vida, puedo ser buena, regular o mala como cualquier persona que te encuentres por la calle y quien la hace puede hablar contigo ahora mismo para expresarte sus motivos y anhelos. Todo ello te dará una información de alta cualificación sobre lo mejor que puede ofrecer el tiempo que ahora mismo compartimos”. Esta simple verdad no es inexpresable, al contrario, se comprende muy bien. Lo que la música contemporánea no puede hacer es fingir lo que no es: una obra maestra, una operación de sugestión, un universo envolvente que haga olvidar a quien escucha las fatigas del día a día… Pero su contenido de verdad puede ser un valioso regalo, y si alguien no lo valora así, tampoco pasa nada, el mundo es muy grande. La música es solo música. Lo que no debe ser es la justificación de todo tipo de malentendidos relativos a su coste como actividad, a su adscripción al ámbito público o privado o a su inadaptación para competir con un espectáculo concebido para gustar.

Este despojamiento y las salidas que se derivan de un retorno a la humildad social y a la verdad artística se han vislumbrado en dos días intensos de debate en Bordeaux. Si además de vislumbrarlos, se realizan, se abrirán unas compuertas de realidad que nos hace mucha falta, ahora que la vida artística (y no hablemos de la social) acusa un plomizo y viscoso entorno.

A manera de conclusión

Se da el caso de que la creación musical lleva mucho tiempo gestándose sin ayudas que determinen y aseguren su nacimiento. Los compositores (con excepción de las grandes figuras en aquellos países que mantienen una política de apoyo a la creación) han terminado por asumir que su impulso más íntimo y personal no puede ni debe esperar a una posible financiación que, si llega, se convierte pronto en el “salario del miedo”. Esto es ahora una libertad y una oportunidad. La música contemporánea de riesgo tiene muchas riquezas, libertad y capacidad de diálogo, esto último le falta a la clásica por ausencia de sus protagonistas que, en general, han muerto. Si se asumen estos bienes con todas sus consecuencias, se puede articular una corriente de energías muy estimable; el auditor puede encontrarse con el creador y hablar con él, y viceversa. Con ello, el proceso de la creación de un público puede convertirse en un diálogo que las instituciones musicales han derivado hacia el estereotipo.

No se trata de hacer pedagogía, ya que está implícita en la posibilidad de diálogo, ni tampoco de paternalismo explicativo, se trata de mostrar con veracidad y a pecho descubierto las propuestas creativas. Se ha valorado en Bordeaux que los modelos de concierto habituales pueden ser otro freno hacia la comprensión de la nueva música; no es posible que el mismo molde con el que se ofrece repertorio clásico extraiga lo mejor de una propuestas de riesgo cuya carga de extrañeza se contrapone a su modernidad radical, al hecho de responder al mismo tiempo histórico que la acoge. Otro tanto se puede decir frente al modelo de festivales. Y como corolario, a todo el aparato financiero que le acompaña. Agnes Timmers, con su interesante festival Musiques Démesurées en Clermont Ferrand (http://www.musiquesdemesurees.net/3), mostró que una microfinanciación libera enormemente las propuestas de creación.

Se ha valorado, en fin, en Bordeaux que los costes de producción de las actividades de música contemporánea continúan siendo elevados (incluso no dejan de crecer), aunque los creadores no reciban ningún emolumento y, ¡oh, sorpresa!, los intérpretes apliquen cachés simbólicos, lo que sucede cada vez más. Entonces, ¿a dónde va el dinero por el que luego las instituciones braman? Viajes y estancia, cuando corresponde, alquileres de espacios, instrumentos y partituras, derechos de autor que, habiendo tomado nota de la cosa, se aplican sobre cualquier gasto de producción (incluidos todos los citados) si consideran que el ingreso de taquilla es simbólico o inexistente; publicidad, costes de personal de producción, etc.

En suma, una aberración que estrangula cualquier posibilidad de oxigenar la actividad de escuchar música, especialmente si los recursos comienzan a escasear. Y no olvidemos, cuando eso ocurre, que la culpa recaerá siempre sobre los artistas que con su desmedida exigencia de querer existir, aun sin cobrar, cargan con la responsabilidad de que la música contemporánea sea la ruina económica que todos conocemos. Una ruina que, por el caso que mejor conozco, el extinto CDMC, costaba cuarenta veces menos que el Teatro Real, diez veces menos que la Orquesta Nacional de España, etc., y que pese a ello, realizaba cuarenta y cinco conciertos anuales que distribuían sus controladísimos recursos entre hoteleros, compañías aéreas, empresas de instrumentos musicales, electrónicos o de iluminación, salas, representantes, impuestos, publicidad, administración, editoriales, entidades de gestión y otros ámbitos profesionales que no veo por qué deberían sentirse culpables de querer cobrar su trabajo, al contrario que los artistas que se conforman con la contemplación de la vida de un sonido y, lógicamente, sobrevivirán de otra cosa.

Y como esta situación, de por sí difícil de digerir, avanza casi hacia la imposibilidad por el conjunto de miedos, temores y prejuicios que se han abatido por la cultura europea, los músicos de hoy han descubierto que hay vida sin ser la justificación de que las instituciones paguen a otros porque ellos existan.

El conjunto de soluciones pergeñadas en Bordeaux oscila entre un acontecimiento artístico que recupere la esencia de su propio proyecto, con esa pobreza que constituye la garantía de su verdad artística y con la naturalidad de quien solo pretende mostrar los frutos del día para que los coja quien desee. Pero hay otra reflexión que afecta a la naturaleza del concepto de difusión, todo aquello que precise de medios indirectos para darse a conocer tiene hoy un aliado formidable a través de internet. No se trata de estar ahí sin más, se trata de recomponer en la red toda una serie de soportes que han sido devorados tanto por el advenimiento de ésta y por la ineptitud de empresas e instituciones que vivían en el reino de la facilidad: discografía, radio, etc. Incluso es posible hoy sustituir eventos cada vez más inadaptados a la protección de un hecho artístico auténtico: conciertos, temporadas, festivales… Además de todo esto, internet no tiene necesidad de ser defendido ni explicado por su gigantesca capacidad para ordenar y potenciar la comunicación, la documentación y la interrelación entre la gente, se da por supuesto.

La situación actual permite a la música contemporánea recuperar la iniciativa en el ámbito del desarrollo de actos artísticos. La escucha de la música histórica pierde capacidad de competir en el ámbito del espectáculo, eso se refleja parcialmente en la crisis de los conciertos clásicos; es curioso –se destacó– que en las ciudades europeas el público que asiste a conciertos clásicos no deja de envejecer, mientras que no sucede así, al contrario, en países emergentes (testimonios de Brasil, Chile o Corea, en cuya Universidad [Seúl] Roland Breitenfeld, marido de Ingrid asistente al Encuentro, es profesor de electroacústica). No es que los conciertos de música contemporánea puedan invertir esa tendencia, es que pueden proponer otros modos de escuchar música en público, y no necesariamente a través de la fusión con ámbitos visuales y escénicos, como pregonan los agoreros.

Si consideramos al público únicamente como aquel capaz de movilizarse una determinada tarde, adquirir su localidad y moverse por la siempre complicada cartografía urbana de una ciudad grande o mediana, abandonando vida familiar, comodidad, televisión, internet, etc., ese público nunca será significativo para una actividad difícil. Las razones por las que la gente se moviliza para participar en una determinada categoría de vida cultural, venciendo dificultades y complicaciones de movilidad, uso de su tiempo…, no pueden ser un factor de medida de la necesidad artística o histórica de la emergencia de la creación. No se trata de pensar de espaldas al público sino de definir cada rango de la vida actual en sus justas proporciones. La música contemporánea puede afrontar la batalla de un público adecuado si, sin obsesionarse, incluye la problemática de la audición en el origen de su actividad pública. No importa el número sino la veracidad del acto público.

El encuentro de Bordeaux estará disponible en la página web de la Asociación temp’óra (http://www.tempora-site.org/) con la transcripción de las intervenciones y debates. De momento, estas son mis propias conclusiones de urgencia que, en muchos momentos, responden a mis propias interpretaciones del espíritu de las intervenciones así como mis opiniones personales en respuesta a las numerosas incitaciones de los debates.

Doce Notas: Revista de música y danza. Todos los derechos reservados. ®2011
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